L'envie de me dépoussièrer de mon antre à figurines et fabrique à projet, je me pose un instant et je me dis, tout en regardant par la fenêtre... que le dimanche est agréable et que le temps se prête bien pour une promenade... et pourquoi pas un premier repérage photographique, après tout?...
Ni une, ni deux, je met ma veste, j'enfile mes chaussures de marche et je prend mon appareil photo, non sans oublier mon fidèle compagnon à quatre pattes, qui agitant sa queue n'est que demandeur de se genre de villégiature!!!
Je prépare mon trajet avec l'idée de prendre quelques prises de vue générale et surtout afin de me donner idée du reflet topographique
Le pont de la Planchette sera le gros point sur lequel je vais me focaliser...
Voici le champ de bataille...
Le trajet n'en est pas moins sinueux et est un long parcours... (la voiture sera préconisée pour les endroits plus éloignés)
Point de départ de ce petit périple improvisé: Le site du Panorama.
Point de vue sur la vallée avec la Sambre et son cours sinueux.
En avant plan, le barrage et en arrière plan la ville de Lobbes dominé par sa collègiale St Ursmer.
Sur la gauche, le fameux plateau du Heuleu où les allemands et les français engagérent le combat rapproché.
Ce sera la suite de notre périple.
PANO. 1
De ce point de vue trés particulier, les français avaient une vue imprenable sur les mouvements de troupes adverse autant que sur la ville.
On remarquera sur l'extrême gauche, la Portelette de Lobbes mais aussi le bois de Bambois qui cache la visibilité sur les deux ponts de chemin de fer, "La Planchette" et "La Brûlé".
Il est à signaler que les français pouvaient voir arriver les allemands par cette route sans aucun problème.
Rappelons en effet que nous sommes au mois d'août et que la visibilité est clair.
(La prise de vue ayant été faite en fin de journée vers 17h30)
Tout comme Waterloo, Lobbes à son chemin creux et au détour d'un croisement on peux y découvrir une stèle commémorative dédiée au Capitaine Henri Thomire.
"Il est 15h30 et le feu allemand est de plus en plus nourri. Les hommes sont disposés dans les vergers face à la clairière d’Heuleu. L’artillerie française exécute un tir progressif sur les abords du plateau, bombarde le terrain occupé par le 2e compagnie et tue le capitaine Thomire."Plus loin, nous arrivons au mémorial où respect et dignité est de rigueur en ces lieux...
...car juste en face, un panorama sur les champs se dévoile jusqu'aux orées des bois du Heuleu sur la gauche et celui de Bambois au fond...
PANO. 3
C'est de ces bois que les allemands se présenteront au français tout en effectuant un feu nourri sur ceux qui étaient à découvert.
Certains témoignages prétendent même que les allemands avaient agités préalablement des drapeaux blancs pour mieux attirer les alliés dans un guet-apens.
Il en résulte que la manoeuvre eu son franc succés puisque eux même pensait voir sortir des bois des anglais qui devaient "les rejoindre" par leur flanc gauche.
Tout en continuant le chemin, je passe devant l'endroit de la ferme Phylémon (qui n'existe plus) et j'arrive à une intersection. Une prise de vue est faite et me permet de voir une grande haie.
Celle-ci est longeante à la voie de chemin de fer Charleroi-Erquelinnes ...
Ni une, ni deux, je tourne sur ma droite et j'ai une vue dégagée sur le chemin de la Folie.
J'ai imaginé un instant le 16ème régiment d'infanterie allemande traverser la route de gauche à droite autant que de venir en mon sens.
Je me décide de m'y engager et d'y faire front, pour arriver à l'intersection des deux bois. Celui du Heuleu et celui de Bambois.
Là je me retourne et je vois au loin, le phare du mémorial...
C'est une belle position de tir pour les allemands!
Le champ est légérement en pente et on peux voir toute les manoeuvres de l'adversaire si on reste en lisière.
Mais le chemin de s'arrete pas là...
Il continue sa descente vers la Sambre et les deux fameux pont de chemin de fer.
Sur la droite, le bois de Bambois, ... derrière ... Lobbes.
A l'intersection des deux bois, la zone est dégagée mais je présume que pour l'époque celle ci était largement boisée.
Un dernier coup d'oeil sur champ de bataille et l'on perçoit encore le mémorial, mais juste la pointe du phare!
Le dénivellé est réellement présent...
...et avec l'orée du bois de Bambois sur ma gauche, je suis au bout de l'entonnoir dégagé du champ.
Je poursuis ma descente et je vois enfin le pont-rail de la Brûlé.
Celui ci n'est pas d'époque et est tout récent depuis quelques années.
Par contre, c'est à cet endroit que le 56ème et 57ème régiment d'infanterie allemande traversérent pour prendre d'assaut le bois de Bambois.
Je regarde légérement sur ma droite et le bois de Bambois s'ouvre à moi, si je puis dire...
Le terrain monte parsemé d'arbres et d'arbrisseaux.
Si la configuration était la même lors du 23 août 1914, on peux aisément comprendre que les allemands n'étaient pas handicapé dans leur aventure forestière.
... portail insolite!!! Etait-il le témoin de ces dramatiques jours où avait-il était mis en place là par la suite...?
Quoi qu'il en soit, si il était présent le 23 août 1914, ce n'est pas lui qui aurait ralenti l'avancée allemande.
Le chemin de la Folie arrive bientôt à son terme puisqu'en bout, nous rejoindrons le chemin de halage côté droit.
Je délaisse photographiquement la Sambre sur ma gauche pour prendre quelques clichés sur les bases du bois de bambois, laissant apparaitre ainsi une pente plus raide...
Un petit coup d'oeil en arrière pour voir le chemin de la folie qui remonte sur la gauche et la ligne de chemin de fer en fond...
Je reprends mon périple et je m'arrête derrière une haie dénudée par l'hiver pour prendre en photo la collègiale St Ursmer.
Promenade faisant, je traverse le pont route de Lobbes, qui lui aussi est récent, pour me retrouver sur le chemin du halage côté gauche.
Une photo par dessus l'épaule pour immortaliser ce nouveau pont qui remplace le pont-levis qui était présent lors des combats.
Détail sur le Pont de la Brûlé...
Architecture de masse et en béton pour accueillir deux voies parallèles.
Il faudra retrouver des photos d'époque pour se rendre compte de l'original...
...Quoique, celui de la Planchette est à peu de chose près sa copie conforme, mais nous verrons cela bientot, juste après avoir longé le méandre de la Sambre.
Une dernière prise de vue sur le Bois de Bambois, mais cette fois ci côté Sambre.
Les arbres laissent deviner que leurs troncs maintiennent la pente raide..
Derrière, le plateau du Heuleu...
J'arrive enfin au pont de la Planchette...
Côté gauche et côté droit du pont... il y avait là, on peux le deviner par le monticule, une voie de chemin de fer qui passait par là...
Petite observation prise sur les piles de pont...
L'architecture est de masse pour un pont métallique malgré tout aéré.
Sur le côté, on devine en dessus des feuilles, un escalier d'époque et de maintenance...
...à propos de maintenance, on constatera la passerelle inférieur qui permet le passage à un seul homme en largeur.
La verdure reprend ces droits, c'est une règle élémentaire qui ne change pas...
Même si elle doit patienter des années.
Après avoir dépassé le pont, on constate que la Sambre épouse parallèlement la ligne de chemin de fer qui se trouve cachée par les arbres sur sa gauche, ...
Demi-tour et que vois je?...
Un accés plus souple que l'escalier de maintenance.
Voilà un interêt qui réveille ma curiosité...
Piqué au vif, je monte cette pente pour reprendre un cliché de la Sambre au travers des branches...
Arrivé au dessus,je constate que l'on as volé les rails!
Mais non voyons!... on les as juste enlevée pour permettre au Vététéiste de faire un parcours en pleine nature...
C'est par là que les 16ème et 53ème régiment d'infanterie allemand sont arrivés pour traverser la Sambre...
..et c'est par là qu'ils ont continuer leur chemin!
Les rails et les billes ne sont plus là... mais ont peux imaginer les 16ème et 53ème régiment d'infanterie allemande traverser en colonne ce pont...
Au travers des poutrelles, on peux distinguer le passage de maintenance...
Une autre vue du pont de la Planchette.
Celui de la Brûlé pouvait lui correspondre à peu de chose près...
Reprenant la route, je détourne mon chemin pour contourner le bois de la Planchette pour arriver juste devant la Portelette de Lobbes, entrée de l'Abbaye du même nom.
En arrière plan, derrière le mur d'enceinte, le bois de Bambois résurgit...
Une pause dans le passé un peu plus éloigné me permet d'évaluer la disposition des bâtiments de l'abbaye de Lobbes, maintenant partagée en deux quasi par la ligne de chemin de fer ...
Je remonte l'ancienne voie romaine appelé chemin St Roch pour prendre un peu d'assise en vue du prochain panoramique.
Une pensée me traverse l'esprit en voyant les pierres de tailles résurgir du sol tel une image phantomatique surgissant du passé.
Un frisson me parcours et je me rends compte que 2000 ans plus tôt, des troupes militaires sont passées par ici, ...
et je me dis que les romains avaient fait de belles choses avec des voies rectilignes permettant ainsi un déplacement rapide des troupes à l'époque.
Je m'imagine un seul instant que 1900 ans plus tard, des troupes d'infanteries auraient pu utiliser aussi cette voies d'accès, ne fusses que par rapidité de rejoindre le pont de la Planchette et de la Brûlé ... drôle de sentiment.
PANO 3.
Je prend le temps d'admirer le paysage pendant que mon très cher animal de compagnie cherche le faisan en bordure de la voie romaine.
Sur la gauche, la ville de Lobbes avec la collègiale St Ursmer, dans le fond, on aperçoit timidement le plateau du Heuleu avec le promontoire feuillu du bois de Bambois qui cache les positions française.
Sur l'extrême droite la voie romaine où je ne peux arreter mon imagination à voir les soldats romains venir à moi et voir partir les régiments d'infanterie allemands au combat, là derrière la Portelette leur donnant ce semblant d'un arc de triomphe d'une victoire qui se fera par le sang coulé...
La promenade touche à sa fin, cependant je garde le meilleur pour la fin du périple, tel la cerise sur le gâteau...
Descendant le chemin de la Portelette, j'arrive devant des bâtiments bien stylé et d'époque bien plus antérieure que celle qui m'a transporté dans cette promenade improvisée.
C'est une des annexes de l'ancienne abbaye de Lobbes... Plus précisément le ferme même de l'Abbaye de Lobbes.
D'une part, nous voyons le fronton de la grande grange et de l'autre, les communs...
Et bien, pour le cher passant, rien ne peux attirer l'oeil sur le fronton de la grande grange et pourtant..
Un oeil exercé pourra y découvrir quelque chose de locasse autant que particulier...
Significatif, singulier, trace du passé, anecdote de devoir de mémoire ou simple farce?...
Quoiqu'il en soit, le mythe et la légende veux que cet obus francais de 75 se soit figé dans la façade de la ferme de l'abbaye de Lobbes...
Si vous passez par là, regardez bien entre l'oeil de boeuf et le créneau supèrieur droit...
Vous le découvrirez sans aucun problème...
La promenade est terminée, mais il n'est pas dit que je ne la refasse pas, mais cette fois ci dans l'autre sens...
Amitié ludique
Jack